Lancement de l'introduction en bourse de la FDJ : un monopole qui durera 25 ans.

L'introduction en bourse de la FDJ et l'ouverture prochaine des souscriptions pour acquérir des actions de la Française des jeux soulèvent de nombreuses interrogations. Parmi ces interrogations, la question de savoir si cet investissement est judicieux est souvent sur toutes les lèvres. Concentrons-nous aujourd'hui sur l'une des certitudes concernant la FDJ, à savoir son monopole maintenu durant une période de 25 ans. Il est souvent complexe de décider de l'opportunité d'investir lorsque l'on entre sur le marché boursier. Avec l'arrivée imminente de la FDJ sur le marché, il est certain qu'aucune entreprise n'est entrée dans l'univers boursier parisien avec autant de forces en faveur des futurs investisseurs (maturité et rendement élevé), mais aussi avec des incertitudes, car avec plus de 40 ans d'existence, la FDJ ne bénéficie pas d'une croissance exponentielle, la rendant davantage soumise à des rendements réguliers plutôt qu'à des hausses spectaculaires. Pour éviter une chute significative de ses activités, l'État a garanti à la FDJ un monopole lui permettant de réaliser plus de 90 % de son chiffre d'affaires sans rivaux. Voici ci-dessous les détails concernant les jeux associés à ce monopole ainsi que les modalités afférentes.
L'État, en procédant à la vente de 52 % des parts de la FDJ, assure le maintien de son monopole sous certaines conditions (une contribution de 380 millions d'euros demandée à l'opérateur en juillet 2020).
FDJ : le seul acteur de loterie en France capable d'obtenir un agrément.

La privatisation de la FDJ n'impactera pas l'ensemble des règlements existants. L'une des règles incontournables demeurant intacte concerne le monopole de la FDJ sur les jeux.
Avec l'introduction en bourse, une nouvelle autorité de régulation des jeux sera instaurée, prenant ses fonctions en 2020 pour remplacer l'ARJEL. Grâce à cette nouvelle instance, la FDJ pourra maintenir son monopole sur plusieurs segments clés de son activité. Parmi ceux-ci, la loterie, dont l'exclusivité d'exploitation sera toujours donnée à la Française des jeux, comme cela a été le cas durant plus de 40 ans en France.
Sans concurrence dans le domaine des loteries payantes, le Loto, l'Euromillions et le Keno continuent de bénéficier d'une situation privilégiée.
La prohibition de la concurrence dans la sphère des loteries assure à l'État et à la FDJ près de 40 % du chiffre d'affaires de l'opérateur. Tandis que dans des pays plus libéraux comme le Royaume-Uni, des entreprises privées peuvent lancer leurs propres loteries, la France se cantonne exclusivement aux jeux proposés par la FDJ, tels que le Loto, l'Euromillions, et le Keno.
Aucune concurrence sur le marché des jeux de grattage, et la gamme Illiko a la liberté de se diversifier.
Tout comme pour les loteries, les jeux de grattage payants resteront également sous le contrôle de la Française des jeux suite à cette privatisation et cette introduction en bourse. Le monopole maintenu garantira que les 49 % du chiffre d'affaires générés par les jeux de grattage, en ligne et en Points de vente, seront protégés pour un minimum de 25 ans.
Cependant, il faudra faire attention, car bien qu'il n'y ait aucune concurrence directe sur le marché français des jeux de grattage, la nouvelle autorité de régulation aura le pouvoir de refuser un jeu proposé par la FDJ s'il ne respecte pas les normes liées à la prévention des addictions.
Pas de concurrence dans les paris sportifs en points de vente, une bonne nouvelle pour les buralistes.
Alors que la création de l'ARJEL a réglementé les acteurs des paris sportifs en ligne (comme le PMU, Betclic, Winamax et Bwin), la Française des jeux et ses offres Loto Foot et Parions Sports garderont le monopole de la vente de paris en réseau physique, composé de 30 000 Points de vente. Même si le chiffre d'affaires issu de cette activité reste en deçà de celui des loteries ou des jeux de grattage, il contribuera à consolider une partie des activités de la FDJ de manière durable pour au moins 25 ans.
Un agrément monopolistique qui sera réévalué tous les 25 ans pour la Française des jeux.
D'ores et déjà, l'entrée en bourse de la FDJ est un signe tourné vers l'avenir. Le renouvellement de ce monopole permettra à la Française des jeux d’établir de façon pérenne sa présence sur le marché des jeux de tirage, de grattage et de paris sportifs en point de vente jusqu'en 2044, au minimum.
À l'approche de l'année 2044, la FDJ soumettra une nouvelle demande pour prolonger cette autorisation. Si aucune mesure ne vient à changer d'ici là en ce qui concerne les jeux d'argent, cet agrément pourrait être prolongé de 25 années supplémentaires, portant ainsi la durée totale du monopole de la FDJ à 50 ans, et ce, éventuellement encore par la suite.
La certitude de conserver 90 % de son chiffre d'affaires grâce à l'absence de concurrence sur trois des secteurs de jeux majeurs de la FDJ est probablement la raison principale d'investir sereinement dans cette introduction en bourse.
Monopole à 380 millions d'euros : le coût pour évoluer sans rivaux.
Le seul bémol associé à ce monopole dans le domaine des jeux d'argent liés aux loteries, aux jeux de grattage et aux paris sportifs en point de vente réside dans la taxe de 380 millions d'euros introduite par l'État, devant être acquittée avant juillet 2020, ce qui ébranle quelque peu les espoirs d'un versement de dividendes satisfaisants aux actionnaires dès 2020.
Cette annonce a eu un impact considérable, suscitant une réelle baisse de l'attrait de cette privatisation, semant également le doute quant à l'ouverture du gouvernement envers les investisseurs de demain.
Éditeur responsable de la rubrique Casino et cofondateur de oly-bet-es.com depuis 2013, il allie ses compétences techniques à sa passion pour les jeux, en tant que rédacteur et joueur habituel de roulette et de blackjack en casino.
Ne ratez aucune information en nous suivant sur Google Actualités !