La FDJ a été approuvée pour l'acquisition d'Unibet, mais avec certaines exigences à respecter.

Un moment clé se déroule actuellement pour les jeux d'argent en France et en Europe. L’Autorité de la concurrence a autorisée la FDJ à acquérir Unibet , sous certaines conditions cruciales que nous détaillons dans cet article.

FDJ : un champion européen en préparation

La FDJ a franchi une étape essentielle dans l'expansion de son activité sur le marché européen des jeux d'argent. Avec le feu vert de l’Autorité de la concurrence, l’opérateur français va procéder à l'acquisition d'Unibet, qui appartient au groupe suédois Kindred , pour un montant phénoménal de 2,6 milliards d’euros. L'objectif de cette opération est de créer « un leader européen des jeux d'argent », comme expliqué sur Lefigaro.fr , tout en respectant certaines conditions afin de prévenir les risques de monopole.

Surveillance des risques de monopole

Pour assurer le bon déroulement de cette acquisition, la FDJ devra respecter plusieurs engagements. Elle a été conviée par l’Autorité de la concurrence à « reprendre et compléter les engagements pris en septembre 2023 lors de l'autorisation de l'achat de ZEturf », le second plus grand opérateur sur le marché français des paris hippiques en ligne. En effet, ce rachat d’Unibet se produit juste quelques mois après l’acquisition de ZEturf par la FDJ . Cette première acquisition avait déjà soulevé des préoccupations concernant un possible monopole et les relations commerciales entre les différentes offres.

Ainsi, la FDJ doit s’assurer de séparer clairement ses activités monopolistiques (comme les loteries, où elle est l’unique opérateur en France) de ses activités concurrentielles (telles que les paris sportifs en ligne, où d'autres acteurs peuvent également opérer).

Un engagement sur la séparation des marques

L’Autorité de la concurrence a donc exigé que la FDJ prenne un engagement additionnel : « toutes les offres de jeux concurrentiels seront, à terme, commercialisées sous une ou plusieurs marques spécifiques aux jeux concurrentiels, sans racine commune ou foncier identique à celles de la FDJ. »

Cette décision a été prise suite aux retours de différents acteurs lors des analyses de marché, comme nous l'informe un communiqué de presse sur Lautoritedelaconcurrence.fr . La FDJ doit donc s'assurer qu’il n’y ait aucune ambiguïté entre ses marques monopolistiques (comme « Parions Sport Point de Vente ») et les nouvelles marques liées aux activités concurrentielles d’Unibet.

En pratique, cela signifie que la FDJ ne peut pas se servir des mêmes noms, logos ou outils marketing pour les deux types d’activités. Elle devra développer des marques séparées pour ses offres concurrentielles, sans aucun lien visible avec la marque FDJ.

Les risques d’effets congloméraux

L’Autorité de la concurrence exige cette distinction de marque en vue de diminuer les effets de conglomérat . En effet, avec ses nouvelles activités, la FDJ pourrait renforcer sa position sur divers marchés associés et augmenter ainsi son influence . L’Autorité redoute que la FDJ croisent commercialement ses offres monopolistiques avec les services d’Unibet de différentes manières. Par exemple, à travers la promotion des paris sportifs ou hippiques en ligne destinés aux joueurs de loterie, en créant des offres incitant ces utilisateurs à parier en ligne, en rendant flou les parcours clients , ou en utilisant un compte client commun pour tous les jeux proposés.

• ➡️ Vous l’aurez compris, cette ségrégation des marques est une mesure cruciale pour atténuer les risques de monopole et les effets de conglomération, garantissant ainsi un marché juste pour tous les concurrents du secteur.

Une opération d’envergure pour la FDJ

L'acquisition d'Unibet, qui devrait être finalisée d'ici la fin du mois de novembre , représente un tournant historique pour la FDJ. En effet, cela constitue la transaction la plus significative de son parcours depuis sa création en 1933. Pour Kindred Group, un opérateur de jeux en ligne opérant au niveau mondial, cette action représente également un moment déterminant. Avec ce partenariat, la FDJ se positionne pour dominer le marché des jeux d'argent en Europe et s'intègre désormais dans le monde des casinos en ligne en attendant l’établissement d’une législation sur le marché français par l’ANJ, prévue éventuellement pour 2025 ou 2026.

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Nicolas Robineau

Rédacteur en chef et cofondateur de oly-bet-es.com depuis 2013. Intervenant occasionnel sur BFM et les stations de radio de France Bleu. Passionné par les jeux d'argent, en particulier les loteries, les jeux de grattage et le poker en ligne, que je pratique quotidiennement.

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